Auteur: Po Shin Lau (樓寶善, 楼宝善) Traduction en français: Karen Yu
De 1976 à 1979, j’ai étudié et travaillé à la Monnaie de Paris, qui m’avait été arrangée par le Ministère des Affaires Étrangères français. En plus de produire des pièces de monnaie régulières, la Monnaie de Paris publiait principalement des médailles commémoratives et des pièces d’or et d’argent de collection. Mon objectif était d’apprendre les techniques de gravure à la main sur acier. J’ai donc passé deux ans et demi avec des graveurs français dans l’atelier de gravure. Pendant ce temps, j’ai véritablement appris à connaître la culture française et j’ai amélioré mes compétences linguistiques en français.
Sous la direction du département administratif de la Monnaie de Paris, la première personne que j’ai rencontrée était l’aimable Émile ROUSSEAU, Graveur Général de l’atelier de gravure qui vivait dans une maison de style français traditionnel au sein de la Monnaie de Paris. M.ROUSSEAU m’a invité à dîner chez lui, où sa femme m’a cuisiné une cuisine française traditionnelle.
Je dois mes deux ans et demi dans l’atelier de gravure à M.ROUSSEAU. À l’origine, j’étais censé passer trois mois dans chacun des quatre départements de la Monnaie de Paris (atelier de gravure, de coulée, d’émaillage et de frappe). Cependant, j’ai estimé que le temps était trop court pour apprendre quelque chose de substantiel dans chaque département. Par conséquent, j’ai demandé à M.ROUSSEAU s’il était possible que je puisse rester dans l’atelier de gravure jusqu’à la fin de ma bourse d’études pour apprendre la technique de gravure à la main sur acier. Il a accepté et a discuté de ma demande avec le département administratif. C’est également M.ROUSSEAU qui a effectué les démarches pour que je puisse aller à l’école d’art afin d’améliorer ma technique de gravure en suivant les instructions du Professeur CORBIN sur la sculpture de bas-relief.
À travers le couloir intérieur, à quelques pas de son bureau, j’ai atteint l’atelier de gravure. Là-bas, M.ROUSSEAU m’a présenté chacun des graveurs. L’atelier était aménagé exclusivement pour la gravure, avec de grandes fenêtres en verre des deux côtés, qui laissaient entrer beaucoup de lumière naturelle du matin au soir. De chaque côté des fenêtres, les bancs de sculpture étaient soigneusement disposés. Aux extrémités nord et sud de l’atelier, à quelques pas en haut des escaliers, se trouvaient deux salles. La salle du nord-est était l’atelier de coulée en plâtre, géré par le graveur Bernard BOUYON, tandis que la salle du sud-est était le bureau de Pierre RODIER, qui organisait le travail de gravure au jour le jour. Il était nominalement mon professeur, et mon bureau était situé dans la partie ouest de son bureau, dans une zone séparée.
Émile Rousseau est né à Paris en 1927. Il a étudié la sculpture à l’école BOULLE de 1942 à 1945, qui était l’une des deux écoles de sculpture spécialisées à Paris. Ensuite, il est entré dans l’atelier de gravure DROPSY à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. En 1954, il a remporté le deuxième Second Grand Prix de Rome, et en 1957, il a remporté le Premier Grand Prix de Rome de gravure en médailles. Il a également vécu six mois à La Casa Velasquez de Madrid, la capitale de l’Espagne.
Je présente les sculpteurs de la Monnaie de Paris car ils ont tous travaillé pendant le mandat d’Émile Rousseau en tant que Graveur Général. J’ai écrit plusieurs courts articles principalement pour commémorer ce Graveur Général et le remercier de son aide. Il m’a offert l’une de ses belles œuvres artistiques, un hommage au célèbre peintre français Antoine Watteau, en souvenir.
Création du bas-reliefs d’Émile ROUSSEAU
En 2010, M. Hubert Larivière m’a informé du décès d’Émile ROUSSEAU. Cela a ravivé les souvenirs de ma vie d’étudiant et de travailleur à la Monnaie de Paris dans les années 1970. Son aide m’a permis de publier trois médailles et de réaliser mon rêve. Il était un artiste français que je respectais, et pour exprimer ma gratitude, j’ai estimé que même s’il s’est écoulé plus de trente ans depuis que j’ai quitté Paris et que j’ai cessé de créer des bas-reliefs et des médailles, je devrais essayer de créer deux autres bas-reliefs pour commémorer cet artiste respecté.